mercredi 18 juin 2014

Ranger, la mine d'uranium du Kakadu

Une habitante de Jabiru, bled et centre névralgique du parc national Kakadu, consciente d'avoir de grands obsédées des crocodiles en face d'elle nous conseille d'aller voir le billabong de la mine (qui n'est pas seulement une marque de maillot de bain mais également une étendue d'eau marécageuse), où parait-il de gros spécimens pullulent.

Bloqués sur notre histoire de crocos, nous n'avions pas pris la mesure de ses mots, une mine en plein par national ?!? Impensable ! Et pourtant.

Nous sommes seuls sur cette route
Un panneau indique clairement que nous longeons la mine et qu'il est strictement interdit que quitter l'asphalte. A droite le fameux billabong.
Le panneau confirme bien que de grands crocodiles ont élu domicile ici, 
entre mangrove, nénuphars et installations minières, mais nous n'en verrons pas ce jour là.
Notre curiosité attisée par la mine nous pousse à faire quelques centaines de mètres de plus sur cette route déserte.
On commence à apercevoir des petits bassins qui n'ont rien de naturel,
et une immense carrière à ciel ouvert depuis laquelle on perçoit le lointain bruit des camions de la mine et leurs incessants allers-retours.
Voici une partie du centre nerveux de cette mine d'uranium. Car oui c'est bien d'uranium dont il s'agit ici. Pas besoin d'être un écolo chevronné pour comprendre qu'extraire de l'uranium, élément radioactif, en plein milieu d'un parc national va finir par poser problème à court ou long terme sur sur cet éco-système, malgré les dénégations des autorités compétentes.
D'ailleurs en 2004 des employés de la mine sont tombés malades après que de l'eau potable du site ait été contaminée. Il y a donc un risque d'empoisonnement potentiel de l'eau et de la nourriture des populations aborigènes locales.

Mais l'Australie détient 24% de l'uranium mondial et ne nous leurrons pas la vente de cet uranium booste clairement l'économie australienne. 
Et manque de bol, 10% des réserves mondiales d'uranium  se trouvent dans le Kakadu réparties sur 3 gisements: Ranger, Jabiluka et Koongarra. C'est vous dire si l'enjeu est important. Suite au combat judiciaire des aborigènes Mirrar, détenteurs du site de Jabiluka qui pour eux est sacré, le projet d'ouvrir une mine à cet endroit, pourtant le plus riche en uranium, a du être abandonné. David a vaincu Goliath.
En vert les mines actives, en jaune les gisements principaux, en rouge les anciennes mines.
A ce jour seul le site de Ranger où se trouve cette mine a obtenu les autorisations d'extraction. 
Pour info, les 2 autres mines actives d'uranium se trouve dans l'état de South Australia.

2 commentaires:

  1. Donc les crocos résistent à l'uranium s'ils pullulent dans le coin ? en même temps ces pauvres bêtes ont l'œil glauque, une gueule patibulaire , une carapace en guise de peau , des dents à faire palir une Bénédicte , une agressivité hors norme alors il fallait bien qu'ils aient un petit avantage .... cat

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    1. En même temps ils sont là depuis la préhistoire alors c'est pas un peu d'uranium qui va les dézinguer !

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