vendredi 30 mai 2014

Week end de rêve à Lady Elliot island

Lors de notre périple avec Fred et Fab, nous avons passé un week end à Lady Elliot, une toute petite île situé à située à l'extrémité sud de la barrière de corail, à 85 km des côtes du Queensland, sur laquelle on ne peut se rendre qu'en avion.
Cet article va être un peu plus long que d'habitude mais je voulais que vous ayez une vision globale du week end de rêve que nous avons passé à Lady Elliot.

Les 2 ravis de la crèche dans le petit coucou à 10 places qui nous emmène à Lady Elliot.
Mer d'huile au point que les nuages s'y reflètent
Au bout de 30 minutes de vol, on aperçoit, perdu au milieu de la grande bleue, cet atoll de rêve qu'est Lady Elliot.
La large bande verte qui traverse l'île en deux, c'est simplement la piste d'atterrissage...
Coucou bien posé, petit tour sur l'île et briefing donné par le staff
Dont 2 recommandations particulières qui sont de faire attention au poisson pierre (dans l'eau) car mortel et au cone shell (coquillage en forme de cône pour les neuneu) car potentiellement mortel aussi (dans l'eau et sur la plage).
Pour éviter tout désagrément qui pourrait s'avérer fatal, des paires de crocs de toutes les tailles sont mises à disposition.
Dès notre arrivée nous décidons de commencer notre snorkling au lieu dit "le lagoon". Comme son nom l'indique, sable blanc, eau cristalline et peu profonde sont au programme.
A peine le masque sur le bout du nez on est littéralement ébloui par la richesse des fonds marins.
Et ce qu'il a y de complètement fou dans ce lagon, c'est que les fonds sont tellement peu profonds qu'on est tout de suite obligé de se mettre en position de nage pour ne pas marcher sur les coraux.
C'est à peine si on ne se râcle pas sur le corail (bon ok moi je me suis râclée dans tous les sens, presque un mois après j'en porte toujours les stigmates. Ca fait mal le corail...).
Je vous laisse admirer la beauté époustouflante des fonds du lagon qui parle d'elle même.
Crédit photo: Fred
Le corail c'est bien joli mais on voulait aussi voir des poissons multicolores, et bien on n'a pas été en reste:
Crédit photo: Fred
Autres créatures vivantes, ce charmant concombre de mer, également appelé étron de mer (j'ai une préférence pour le 2ème) qui parait-il est un met délicat très prisé en Asie. Au 19ème siècle les fonds de Lady Elliot fournissaient d'ailleurs l'Asie en étrons.
Un énorme béniter
Une belle étoile de mer bleue que l'on croirait en velours
La version léopard de l'étoile de mer, ça c'est fun !
Crédit photo: Fred
Un gros poulpe qui a malheureusement fait son timide
Une murène (que j'ai d'abord prise pour un serpent...)
Le fameux cone shell, en pleine forme on dirait. J'ai jamais été aussi contente de porter des palmes, des fois qui'il lui prendrait l'envie de sortir son aiguillon...
Et un festival de green turtles (c'est la race).
Ici une jeune qui vérifie également ce qu'il se passe à la surface
 Le truc génial au lagon, c'est que comme il n'y a pas de fond les animaux ne peuvent pas plonger et nous semer. On a commencé à la pourchasser (ici La Mandarine)  pour la voir d'encore plus près mais on a vite arrêté, elle était encore trop jeune donc trop stressée.
Par contre celle-là nettement, plus grosse, je peux vous dire que la vision de nous 4 ne l'a nullement impressionnée.
Elle nous a laissé poser dans tous les sens
S'est laissée prendre en photo dans tous les sens par Fred (ici)
Et moi (là) et n'a même pas moufté à chaque fois que je manquais de lui envoyer mes palmes en travers de la tronche en me retournant.
Crédit photo: Fred
J'ai découvert qu'en palmant calmement, les green turtles me laissaient nager à leurs côtés sans essayer de s'échapper pendant quelques minutes.
Crédit photo: Fred
Crédit photo: Fred
Quelques minutes après c'était au tour d'un petit requin à pointe noire (petit, il faisait bien 1 mètre quand même) c'est un requin de récif inoffensif, de venir nous saluer.
Alors lui on l'a tellement pourchassé (surtout Fred) qu'on a du vraiment le saoûler. 

Ici avec La Mandarine
Crédit photo: Fred
Et cerise sur le gâteau un bébé requin léopard.
Crédit photo: Fred
Après un copieux buffet, le temps s'étant gâté nous décidons d'aller faire une balade sur la plage. C'est comme ça que nous tombons sur John Meech, ranger du Queensland spécialiste des tortues, venu sur l'île spécialement ce week là pour vérification des nids.
Mais comme l'indique sa frite qu'il pose sur le sable pour ne pas se faire mal aux genoux, John Meech est plus connu sous le nom de Turtle Man. Fred a rapidement transformé les paroles de la chanson Bioman en Turtle Man et notre débilité faisant, on a gloussé là-dessus tout le week end. 
On a décidé de regarder Turtle Man faire et on a bien fait, c'était passionnant.
Chaque année de novembre à mars, les tortues sortent de l'eau sur la plage de Lady Elliot, qu'elles vont devoir remonter pendant 3 heures avant de pouvoir creuser un trou où elles pourront mettre leurs oeufs à l'abri.
Les oeufs arriveront à éclosion 7 semaines après soit entre janvier et mai.

Un fois prêtes elles perceront la coquille élastique et caoutchouteuse de leur oeuf et il leur faudra environ 3 jours pour atteindre la surface du sable, sortir, et lentement rejoindre l'océan toutes ensemble.

Mais quelques fois il arrive que les choses ne tournent pas comme prévu, une pierre , un bout de bois ou un morceau de corail peuvent obstruer le dessus du nid et en empêcher certaines de sortir. Mais Turtle Man est là et il n' a pas son pareil pour dénicher les nids de tortues pourtant bien camouflés et donner un coup de pouce à Dame nature si nécessaire.

Turtle Man se met alors à creuser
finit par tomber sur les coquilles vides, les sort
creuse encore un peu et oh surprise...
Tombe sur une survivante qui n'a pas réussi à sortir. La pauvre est d'après Turtle Man probablement empêtrée dans sa coquille, qu'elle a pourtant réussi à percer, depuis une quinzaine de jours.
Une fois la coquille et le sable retirés voici à quoi ressemble notre survivante.
Si après une heure passée à regarder Turtle Man creuser les nids de tortues il en a sauvé une trentaine,
3 doivent en revanche la vie à Fred, qui les a vu ramper dans le sable près de leur nid, chose qui avait échappée à l'oeil pourtant acéré de Turtle Man. Celles-ci avaient du réussir à sortir au à la suite d'effort démesurés et se retrouvaient à bout de forces et sans ressources sur le sable, sans énergie suffisante pour rejoindre la mer. La couleur blafarde de celle-ci est due à la déshydratation elle-même due à l'épuisement. Quelques heures après il n'y paraîtra plus.
La Mandarine et moi sommes littéralement fascinés par ce spectacle de vies sauvées.
Un lâcher vers l'océan est prévu le soir même auquel nous ne manquerons pas d'assister.
Crédit photo: Fred
Sur l'ile on trouve à certains endroits des pancartes comme celle-ci  pour éviter de piétiner un nid qui disent: "Ne marchez pas ici, mes enfants dorment." 
Crédit photo: Fred
Pour nous remettre de nos émotions nous continuons notre tour sur la plage
assourdis par les cris de ces oiseaux braillards qui ne s'arrêtent jamais (ni le jour, ni la nuit) que sont les White-Capped Noddy.
 
Reconnaissables à la couleur blanche qui cercle le haut de leur crâne.
En chemin on tombe, sur un crabe
et un cone shell.
Crédit photo: Fred
Fred s'est amusé à rassembler tous les cone shells vides qu'il voyait et voici notre récolte en 1h à peine !
Nous restons pour admirer le coucher de soleil sur Lady Elliot qui, même si très beau ne vaut, selon moi, toujours pas celui de Darwin (voir ici)
Crédit photo: Fred
A 19h30, début du lâcher des survivantes
Dans la course vers la mer, certaines sont plus rapides que d'autres
Crédit photo: Fred
A partir d'un certain point , nous n'avons plus le droit d'utiliser le flash pour ne pas les perturber. En effet, elles sont instinctivement programmées pour suivre la lune, mais faute de lune ce soir là c'est Turtle Man et sa torche qui joueront ce rôle pour leur indiquer le chemin de la mer.
Voilà, les dernières viennent de faire leur mise à l'eau. Certaines seront ramenées 3 fois vers le rivage par le ressac des vagues mais Turtle Man insiste et les remet à l'eau pour leur donner une chance supplémentaire de vie. 

Nous les regardons partir avec émotion, en nous demandant combien de ces petites créatures fragiles et vulnérables survivront et reviendront pondre leur oeufs à leur tour à Lady Elliot. Car ce que je ne vous ai pas dit c'est que leur cerveau  possède des cristaux magnétiques qui font office de GPS et qui conduiront celles qui auront survécu à revenir dans 30 ou 35 ans sur cette même plage où elles sont nées donner la vie à leur tour.
Et quoi de mieux qu'un cocktail Green Turtle Delight pour fêter la mise à l'eau des tortues ?
Le lendemain direction l'autre côté de l'île à Coral Garden. C'est la tâche foncée que l'on aperçoit sur la photo du survol de l'île. L'eau y est plus profonde et la faune légèrement différente.

Fred toujours de plus en plus gracieux nous y attend de pied ferme.
Les fonds restent très jolis et s'offrent sous un jour différent dans cette ambiance plus feutrée.
Les poissons y sont beaucoup plus nombreux
La Mandarine à l'assaut d'un banc de petits poissons.
Ces poissons transparents de taille moyenne nous ont offert un spectacle que je n'avais jusque là vu que dans les documentaires.
Crédit photo: Fred
D'un coup le banc entier s'est mis à former un tourbillon.
Fred immortalise.
Alors que nous étions en train d'admirer le tourbillon, un requin à pointe noire, plus gros que celui de la veille a fait son apparition. Il a foncé sur le tourbillon, on a pensé qu'il allait faire un strike mais non. Rien. Par contre en une seconde les poissons se sont remis en mode banc et ont filé.
Crédit photo: Fred
Toujours de beaux poissons multicolores, pour la plupart différents de ceux du lagon et surtout beaucoup plus gros.
Fred dans une position acrobatique pour photographier...
...cette tortue qui nage tout près de la surface
Crédit photo: Fred
Et les bonus du jour: un mérou
Crédit photo: Fred
et une raie tapie dans le sable façon vengeur masqué, que nous n'irons pas déranger.
Crédit photo: Fred

Fab et nous, ravis de nos sessions de snorkling.
Dimanche 16h il est l'heure de reprendre l'avion qui nous ramènera à Bundaberg,
Crédit photo: le pilote, que Fred a retardé pour lui faire refaire 3 fois la photo
Adios Lady Elliot, on reviendra.
NB: Pour ceux qui rêvent de faire du snorkling ou de la plongée au-dessus de la barrière de Corail, un bon conseil ne perdez pas votre temps et votre argent autour de Cairns on a testé, les fonds et la variété de poissons ne valent pas celle de Lady Elliot !