mardi 3 décembre 2013

La saga des UGG

Après le kangourou, le koala, Nicole Kidman et la vegemite , l'Australie compte désormais un symbole de plus: les UGG.

La 1ère fois que j'ai vu des UGG, c'était dans voici ou un torchon du genre, sur Pamela Anderson.

L'effet était réussi puisque la voir s'exhiber en maillot de bain rouge et bottes fourrées, limite après-ski, ça m'a interpellée.
Pour ceux qui auraient vécu dans une grotte ces 13 dernières années, les UGG, sont des bottes informes fabriquées à base de peau de mouton double face.

Ca fait quelques années maintenant que les UGG ont envahi la planète, mais depuis que je vis en Australie j'en vois tellement que j'ai décidé de creuser le sujet en profondeur parce que ce que donne Wikipédia ou le site officiel de UGG n'est que la moitié de l'histoire.

Les australiens n'ont pas attendu le créateur des UGG pour se réchauffer les pieds avec de la peau de mouton, c'était d'ailleurs tellement prisé chez les bergers australiens  que l'armée australienne en a fourni à ses pilotes pendant la 1ère guerre mondiale afin que leurs pieds ne gèlent pas par les températures glaciales des vols non pressurisés.
Le soldat au centre de la photo en porte une paire blanche
Puis les UGG, diminutif (à juste titre) de UGLY (laid) ont continué pendant des décennies à être la bottine fourrée emblématique des bouseux australiens.

Jusqu'à un jour de 1971, Shane Stedman, surfer australien fatigué de se cailler les orteils entre 2 sessions de surf hivernal décide de porter les fameuses bottes en peau de mouton en les adaptant un peu.

Vu qu'il avait plus un look à descendre de la cheminée le 24 décembre qu'à surfer les rouleaux, les UGG allaient décidément bien à son genre de beauté.
Shane et ses UGG firent boule de neige dans le milieu du surf australien, il devenu cool d'en porter.

Shane avec une UGG de l'époque
Après toutes ses années à 73 ans, Shane, sa planche et ses UGG sont toujours inséparables.
Mais la destin de la bottine pris un autre tournant lorsqu'en 1978, Brian Smith (à gauche sur la photo) autre surfer australien découvrit les UGG.
Brian Smith, sous la houlette de Decker Corporation, rachète la marque à Shane Stedman, pour une somme apparemment correcte à l'époque: de quoi payer une école privée à ses 3 enfants pendant 5 ans et tenez-vous bien 3 paires de UGG par an à vie ! (sachant qu'une paire se vend aujourd'hui en gros entre 110 et 200 euros).

Contrat qui semble évidemment dérisoire maintenant au vu du succès planétaire de la bottine.

Brian Smith introduit la UGG et son logo très reconnaissable UGG AUSTRALIA à l'arrière de la bottine dans le monde du surf californien.
Encore une fois la sauce prend.
Les filles vont s'y mettre elles aussi en empruntant les UGG de leur boyfriend.

Dans les années 2000, c'est Oprah Winfrey, prêtresse des talk-show américains, reconnue comme l'une des femmes les plus influentes du monde qui lance le coup d'envoi planétaire en mentionnant les UGG dans la liste de ses objets préférés.
A partir de ce moment  c'est le déferlement de UGG chez les stars
(ici Kate Moss, Eva Longoria et Jennifer Aniston)
Les stars masculines (et pas des plus follasses) sont également atteintes du même virus.

Ben Affleck
Bruce Willis (tout de suite moins crédible pour sauver le monde)
Et attention je vais briser un mythe, Mister T, alias Barracuda de l'agence tous risques !
Depuis le succès des années 2000 les UGG se sont déclinées de manière incalculable

Des colorées
Des pailletées pour une soirée disco
Des griffées Jimmy Choo
Des en laine



Des léopard

Des indiennes, des fois que vous ayez une soirée " indiens d'Amérique" pour pouvoir vous déguiser en squaw.
Malgré ce choix non exhaustif, UGG a décidé de frapper plus fort en déclinant son thème sur d'autres chaussures encore plus laides
Mais le mieux reste la nouvelle venue, la tong UGG !
Logique puisqu'il parait que la particularité de la peau de mouton est de réchauffer les pieds en hiver et de les rafraîchir en été, c'est pour ça que Pamela peut porter des UGG montantes à la plage !

Pour les obsessionnels des UGG il vous reste le livre de Brian Smith,
et la boutique UGG de Sydney sur George street où l'on peut vous fabriquer des UGG sur mesure !

8 commentaires:

  1. Belle minute culturo-fashion. Merci.

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    1. Merci Virginie P,
      ça me fait plaisir de lire ça parce que c'était le but.
      Ne me reste plus qu'aller m'acheter une paire de UGG pour vérifier si on n'y transpire pas l'été !

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  2. On a tué combien de bisounours pour le modèle tong ?

    Je suis curieuse de savoir lesquelles tu vas choisir, j'attends impatiemment ta photo en maillot rouge une pièce et UGG sur la plage ....

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    1. J'ai peur d'être beaucoup plus séduisante en UGG qu'en maillot de bain rouge !

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  3. j'ai toujours trouvé ça affreux, et je ne m'explique pas ce succès... quand j'étais dans le clapier à paris rue raymond losserand, toutes les nénettes avaient des ugg pailletées (sans doute tombées du camion d'ailleurs).
    c'est quand même bizarre la mode... parce que les crocs c'est à peu près pareil. qu'est ce que c'est moche... c'est australien aussi ?

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    1. Le seul intérêt de porter des UGG c'est la qualité de la double peau de mouton, si c'est pour en avoir des fausses c'est juste moche.

      Par contre t'es dure ! Les UGG c'est vraiment moins atroce que les Crocs !

      Pour ton info j'ai regardé, les Crocs ont été inventées par des Québécois et rachetées par les Amerlocs.

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  4. et ben moi je sors de ma grotte car grace à toi j'ai appris plein de trucs sur des chaussures que je disais de "casimir"merci soeurette

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    1. Ah tu me vois ravie de t'avoir fait sortir de ta grotte !
      Et effectivement il y a vraiment un air avec les pieds informes de Casimir.

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