lundi 7 juillet 2014

Le site sacré d'Ubirr et ses peintures rupestres aborigènes

Si vous passez par le parc du Kakadu, surtout de ratez pas le site aborigène sacré d'Ubirr.
Ce groupement de rochers, dont le gros que vous voyez là, recèle des peintures rupestres dont certaines datent de 40 000 ans avant JC et figurent parmi les mieux conservées d'Australie.
Tout le long des parois de ce rocher on trouve ces peintures,
une rampe a même été aménagée pour que le public puisse s'approcher au plus près et sans dégrader.
Si les aborigènes se servaient d'ocre et de sang animal pour leurs dessins, le dessin en lui même n'a pas beaucoup d'importance pour eux, c'est pour cela qu'on trouve quelques fois des dessins qui se superposent sur une même paroi.  Le fait de dessiner est surtout un acte spirituel. 
Dessiner (où peindre) pour les aborigènes -ici de la tribu des Mimi-  était avant tout une façon d'entrer en contact avec l'esprit de ce que l'on dessine.  Peindre des barramundi ou des tortues à long cou leur permettait d'entrer en contact avec l'esprit de l'animal et garantissait l'abondance, une bonne chasse et de la nourriture pour toute la famille.

Ici un chasseur
Barramundi (poisson emblématique du territoire du nord)
Kangourou
Tortue
Ici le dessin d'un Thylacine, sorte de loup marsupial zébré disparu depuis plus de 5000 ans, qui permet de penser que cette peinture et les précédentes datent environ de cette période là.
Au loin le 1er rocher exploré, petite pause avant de s'attaquer au 2ème, il fait quand même 37 degrés, le soleil cogne vraiment ici.
et il nous reste du chemin à parcourir avant le sommet, ça ne parait pas mais le rocher est énorme. Pour vous donner une idée il y a des gens au sommet essayez de les distinguer.
Autre rocher, autre cavité rupestre.
Cette fois ci c'est une scène de la vie clanique qui est dépeinte. Cette scène relate qu'une jeune fille a brisé l'un des tabous nutritionnels en mangeant du barramundi à une poque de l'année où cela lui était interdit. Sa punition administrée par le clan adverse (comme le veut la coutume) ayant été jugée trop sévère par son clan a déclenché une guerre qui opposa les 2 clans et fit beaucoup de morts.
Outre son but narratif, cette scène avait également valeur d'exemple pour les générations futures.
Depuis le sommet, vue imprenable sur la plaine inondable de Nardab
Les éléments se déchaînent: les nuages arrivent d'un coup, le vent se lève, personne autour de nous, aucun animal à l'horizon, nous sommes pris par la beauté du lieu et l'espace de quelques instants avons l'impression indescriptible mais commune d'assister à la création du monde. Nous nous faisons la réflexion que si un jour il y a eu un Eden, alors il devait ressembler à ça.
Nous descendons à regrets de notre promontoire céleste et empruntons ce joli chemin tropical pour atteindre notre dernière escale:
une dernière paroi rocheuse abritant la peinture du "serpent arc-en-ciel", figure mythologique majeure pour les aborigènes d'Australie, celui qui contrôle l'eau, donc la vie.
Si l'art aborigène moderne n'a pas réussi à accrocher ni La Mandarine, ni moi, nous avons en revanche été totalement conquis par l'art rupestre.

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