Katherine, dans le territoire du nord, à 230 km de Darwin, 9200 âmes (perdues) détient toujours à ce jour le triste record de la ville la plus glauque dans laquelle nous sommes passés.
Dès l'entrée de la ville, Katherine se targue d'être le berceau du coureur cycliste international Cadel Evans. En même temps il a pas beaucoup de mérite Cadel, parce que vivre à Katherine ça doit te donner envie de pédaler comme un malade pour te tirer.
2ème bombement de torse de Katherine, il y a 12 ans elle a reçu le prix de la ville la plus propre et rangée du territoire du nord.
En même temps y'a rien ! Donc c'est sûr que ça ne fait pas grand chose à entretenir.
En témoigne la rue principale.
Mais Katherine a une particularité qui n'est pas mentionnée sur les panneaux et dont elle ne se vante pas: c'est d'avoir, en saison des pluies, un taux d'inondation qui dépasse l'entendement .
Katherine a connu plusieurs inondations dans les années 70, mais 1998 et 2006 remportent apparemment la palme. Le niveau des eaux montent tellement que la graduation de la rivière en contrebas dépasse les 18 m ! En 2006 le pont que vous voyez là a été inondé et la ville avec.
C'est comme ça que la rue principale s'est retrouvée sous 2m d'eau. Les enseignes des magasins dépassent à peine. Et là où ça se complique c'est que les crocodiles sont de la partie. Un hélicoptère de secours a, en 2006, observé un crocodile de 3 m nageant tranquillement dans la rue principale devant le supermarché ! Pas facile de s'échapper de maison engloutie ou de porter secours à quelqu'un dans ces conditions.
Photo google image |
Depuis les inondations catastrophiques de 2006, ceux qui en ont eu les moyens ont rehaussé leurs maisons sur des pilotis de quasiment 2m de haut, c'est d'ailleurs devenu la norme pour les nouvelles constructions.
La Mandarine et moi croyons un peu aux géographies du désespoir. Katherine est essentiellement peuplée d'aborigènes et des aborigènes bourrés, on en avait déjà vu mais comme ça jamais. A 9 h du matin dans la rue principale dont l'activité battait déjà son plein il n'y en avait pas un de sobre, ils criaient, un homme et une femme très alcoolisés étaient sur le point de se battre. C'est la première fois que nous nous sentions mal à l'aise en Australie et nous avons décidé d'aller faire nos courses ailleurs tellement l'ambiance était électrique. Cela nous a beaucoup attristés, car si je n'oublie jamais que ces gens là sont plus que n'importe qui d'autre sur leurs terres, on ne peut pas nier qu'il y ait un vrai problème de violence et d'alcool chez ce peuple que l'exclusion et la misère tue à petit feu.
Nous avons passé 2 jours à Katherine, mais nous avions la chance d'avoir notre petite oasis de verdure et de calme.
Notre bungalow
Pendant ce séjour, après les Edith falls (ici) et les Cutta Cutta caves (là) nous avons fait une petite croisière de 2h dans les Katherine Gorges sur la Katherine River.
Comme d'hab le panneau d'interdiction de se baigner.
Mais bon on sait bien que ces godiches de chauves-souris finiront dans la gueule du croco bien avant nous. Elles ont pour habitude de se poser par dizaines sur la même branche et quand la branche cède et tombe directement dans la rivière, c'est un repas tout cuit dans la gueule du croco.
Même si cela n'a rien à voir avec celles que l'on a en Europe - les gorges d'ici sont beaucoup larges et beaucoup moins hautes- elles sont jolies quand même et ça fait du bien dans le territoire du nord de changer un peu de décor.
Peintures rupestres aborigènes
Croisière tranquille en fin d'après-midi, nous sommes le seul bateau.
C'est le tout début de la saison touristique, il ne nous a pas été possible de faire les gorges en canöé comme nous l'avions prévu, la rivière n'ayant pas encore été totalement nettoyée des gros crocodiles Saltwater. Au loin on aperçoit d'ailleurs un piège, fermé, ce qui veut dire que la bête est à l'intérieur et va certainement finir en sac à main.
Petit bonus de l'escapade: un crocodile freshwater (d'eau douce) que l'on ne trouve qu'en Australie fait bronzette sur un rocher au milieu de la rivière. Ce croco inoffensif à moins qu'ion aille lui chercher des noises, très timide de nature il sautera juste après cette photo dérangé par la présence de notre bateau.
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