A quelques kilomètres de Perth, nous avons visité l'ancienne prison de Fremantle construite en 1850 par les prisonniers eux-mêmes entre 1851 et 1859 et inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco.
En attendant le tour guidé obligatoire pour pénétrer dans la prison, nous faisons un tour dans les bâtiments extérieurs reconvertis en musée. On y découvre le parloir, assez moderne, la prison ayant fermé ses portes seulement en 1991,
les tenues des prisonniers d'époque, à gauche la tenue classique, à droite l'uniforme Magpie (pie) pour les punis ou fuyards histoire qu'on ne les perde pas de vue.
Selon la raison et la durée de leur peine ils étaient contraints de porter de lourdes chaînes à leurs chevilles qui occasionnaient comme on peut s'en douter d'importantes plaies. La taille et le poids de ces chaînes quand on se tient devant cette vitrine fait froid dans le dos.
Les détenus étaient régulièrement fouettés avec les 2 types de fouets que voici: au choix cordelettes ou branches à épines...et tenez-vous bien les châtiments corporels n'ont été interdits dans l'état de Western Australia qu'en 1993 !!! (soit 2 ans après la fermeture de la prison).
Trousseau de clés des gardiens, là aussi la taille impressionne
Après la visite de ce petit musée très instructif nous pénétrons l'enceinte de cette prison de 60 000 m2.
1er arrêt les cuisines. Meilleur job de la prison où étaient employés les détenus les plus sûrs
vu la taille des couteaux auxquels ils avaient accès...
Puis une porte s'ouvre
nous donnant accès aux quartiers des détenus
On reste interloqué par la minuscule taille des cellules individuelles 1 m sur 2, parmi les plus petites au monde !
Au début des années 1900 une décision a tout de même était prise de doubler la taille des cellules individuelles en abattant les murs qui les séparaient:
Les détenus avaient interdiction d'écrire ou de dessiner sur les murs à l'exception d'un détenu qui présentait des troubles psychiatriques sévères et pour qui peindre était la seule façon de ne pas être hors de contrôle.
Nous nous sommes trouvés dans un état de sidération et de révolte en apprenant que jusqu'à la fin (1991) les détenus n'ont eu en guise de toilettes que ce seau en fer qu'ils gardaient avec eux dans leurs cellules. L'odeur devait être insoutenable dans toute la prison, le guide nous ayant confié que l'odeur a persisté les 2 premières années d'ouverture au public.
Les détenus amenaient une fois par jour leur seau aux autres détenus affectés à la plus basse besogne qui était d'en vider le contenu à l'intérieur du bloc en pierre que vous apercevez au milieu de la cour.
Un peu plus loin, le quartier d'isolement,
Vous pouvez constater sur la photo de gauche l'espace qui règne entre ces 2 portes épaisses, aucune chance d'être entendu. Les cellules d'isolement ne comportaient même pas de lit seulement un tabouret et un seau dans le noir complet 23h sur 24.
Le quartier d'isolement n'était pas réservé qu'aux détenus punis, mais également à ceux condamnés à mort que l'on amenaient ensuite dans cette salle de pendaison.
A la sortie de ce bâtiment,
nous faisons un tour dans le cour connue pour être la plus sanguinaire de la prison puisqu'elle abritait la promenade des détenus les plus dangereux.
Je crois que ce qui nous a le plus soulevé le coeur avec La Mandarine c'est cet espèce de gibet sur lequel on appuyait les prisonniers pour recevoir des coups de fouets. Les détenus étaient punis par tranche de 100 coups de fouets, et quand au bout de 15, 20, 25...la douleur devenait tellement insoutenable que le détenu était sur le point de mourir, le médecin de la prison donnait l'ordre d'arrêter et lui versait du gros sel sur ses plaies béantes pour éviter l'infection et le garder vivant. On mettait alors le détenu au repos le temps nécessaire à une cicatrisation et une fois cicatrisé c'était reparti pour le nombre de coups de fouets manquants. Cette torture pouvait durer des années jusqu'à ce que le détenu ait reçu le nombre de coups de fouet auxquels il avait été condamné ou qu'il ait fini par en mourir.
Pour nous sortir de cette nausée qui nous envahissait nous avons fort heureusement traversé le bureau des sorties conditionnelles, quelques uns ont donc du réchapper à cet enfer
Nous avons aussi aperçu au loin le bâtiment des femmes
Puis par curiosité on est allé faire un tour dans la boutique de souvenirs, et les australiens n'ont vraiment honte de rien, c'est le comble du mauvais goût: chaussettes aux couleurs de la prison et rations pour deténus
Porte-clés géants en référence aux trousseaux des gardiens
Peluches à l'effigie des détenus !
Mais si ça fait trop peur aux gosses pas de panique il y a la version nounours
et comme on est en Australie également les versions kangourou et koala
Le pyjama
Des fouets !
Vous croyez être arrivés au summum de l'horreur, et bien non, car sachez que vous pouvez aussi vous marier à l'église qui se trouve dans l'enceinte de la prison ! Plus de 10 couples (de tordus) s'y sont déjà unis...
On ne ressort pas de cette prison totalement indemne.
Je dois souligner qu'au traitement déjà inhumain qui était infligé aux détenus, les australiens ont réussi à ajouter à l'horreur une discrimination supplémentaire puisque les détenus aborigènes, n'avaient eux, même pas le droit de travailler pour se faire un peu d'argent.
Cette prison révèle la face la plus sombre de l'Australie.
et le prochain épisode un article sur les baumettes en France ?
RépondreSupprimeron est assez fort nous aussi...
pourquoi avez vous visité ce truc , c'est déprimant...
Ma Sardine je trouve que tu t'adoucis avec le temps avant tu aurais déclamé une bordée d'injures envers le gouvernement australien lol. Nous on est allés la visiter parce que c'est un monument classé, qu'on ne se doutait pas que la visite serait aussi "détaillée", c'est un peu choquant mais très instructif et ça fait réfléchir, c'est déjà pas mal.
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